12 mars 2021

Un échange à cœur ouvert avec Anaïs Barbeau-Lavalette

C’était mardi dernier.  Quelque 125 personnes, étudiants et membres du personnel du cégep et du public, ont participé à un échange virtuel avec l’écrivaine et cinéaste, Anaïs Barbeau-Lavalette. Ils ont rencontré une personne audacieuse et authentique, qui s’est exprimée notamment sur son œuvre et sur sa réalité d’artiste et de mère de trois enfants.

La séance Zoom était animée par des professeurs de littérature du cégep, Michèle Leduc et Christian Jacques. Ces derniers étaient emballés de recevoir l’auteure d’un livre maintes fois primé, qu’ils utilisent à des fins pédagogiques, La femme qui fuit. Anaïs Barbeau-Lavalette a raconté ses découvertes au fil du processus d’écriture de ce récit, qui ont transformé sa perception de la protagoniste, sa propre grand-mère.

La première moitié de la rencontre a porté sur son film, La déesse des mouches à feu, actuellement à l’affiche. La réalisatrice a parlé du choix de ne pas expliquer « le pourquoi » du suicide tout au long du film. Selon elle, quand un suicide survient dans notre entourage, il est normal de vouloir essayer d’expliquer les causes, ajoutant qu’il n’y a pas une réponse, mais plusieurs : « … Puis c’est souvent celle qu’on veut bien lui donner », a-t-elle précisé. Elle est d’avis qu’il est beau d’avoir des films ou des œuvres qui ne répondent pas aux questions : « On va cheminer, on va trouver ses propres réponses. C’est un film de sensations plus que de solutions et cet événement-là en fait partie. »

Un message aux étudiantes

Enfin, au lendemain de la Journée internationale des femmes, Anaïs Barbeau-Lavalette a livré un message optimiste aux étudiantes qui aspirent à suivre ses traces en faisant carrière dans le cinéma ou comme auteure. Aujourd’hui, selon elle, elles ont « le droit de rêver à tout en même temps », car les mentalités ont évolué. « On peut être des femmes accomplies et des mères accomplies », a-t-elle dit avec conviction.

Elles ont participé à l’événement virtuel

« Merci beaucoup pour cette opportunité de rencontre. Les réponses d’Anaïs ont trouvé résonnance dans un petit coin de ma personne. La conférence était super formatrice. »

Mélissa Gagné, étudiante en Tremplin DEC, Lévis

« Je ne pourrai jamais oublier cette rencontre avec cette femme engagée et passionnée, qui ne peut faire autrement que de nous inspirer. Il est rare de nos jours de voir quelqu’un parler avec tant de sincérité et de réflexion dans ses paroles. J’ai adoré l’entendre parler de son plus récent film La déesse des mouches à feu et de son roman marquant de la littérature québécoise La femme qui fuit. Des œuvres qui lui sont extrêmement personnelles, mais qui ne l’empêchent pas de changer sa perception des événements au fil du temps. Ce qui m’a touchée le plus est de voir une femme si forte ne se laissant pas décourager par les stéréotypes et les préjugés. Son histoire partage tellement bien ses convictions profondes qui l’animent. »

Ann-Frédérique Beaulieu, étudiante en Arts visuels, Lévis

« D’une générosité remarquable, Anaïs Barbeau-Lavalette a répondu aux nombreuses questions concernant la réalisation du film, La déesse des mouches à feu, et de son roman, La femme qui fuit.

Elle nous parle de son plaisir à choisir les mots, ce qu’elle réussit à faire à la perfection lorsqu’elle se plonge dans ses souvenirs remplis d’odeurs et d’émotions. Ce pouvoir de la littérature qu’elle s’efforce d’exercer sans émettre de jugements parvient à toucher le cœur avec une admirable précision.

Elle remet en question le moule social et, dans un élan d’enthousiasme, nous parle de l’importance de provoquer le changement, d’admirer notre liberté et surtout de rêver à ce possible, celui de pouvoir tout faire, en même temps, et ce, peu importe l’opinion des autres.

Merci pour cette heure remplie d’humanité. Ce fut un plaisir d’entendre vos mots. »

Mélanie Guay, conseillère pédagogique au Cégep de Lévis

« La déesse des mouches à feu, film réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette, est aussi percutant que rempli de sensibilité. Le jeu incroyable des acteurs, les plans très rapprochés sur leurs visages ainsi la musique transmettent des émotions impossibles à mettre en mots.

Les antithèses qui composent l’adolescence, la dualité de cet âge ingrat, mais si doux, sont représentées par des images très fortes et marquantes. Oscillant entre l’égoïsme et l’amour et entre l’enfant et l’adulte, c’est l’adolescence dans sa nature la plus vraie qui y est représentée. Très poétiques, de nombreuses métaphores imagent les émotions du personnage principal, donnant une porte d’entrée sur son ressenti et sur ses pensées.

Réellement déchirant et si nostalgique, La déesse des mouches à feu est un film incontournable dont l’écoute fait beaucoup réfléchir. »

Laurence Blouin, étudiante en Histoire et civilisation, Lévis