L’informatique, un domaine encore très jeune

Myriam Moar se sent comme une pionnière

À la fin de son secondaire, Myriam Moar était encore indécise quant à son choix de carrière. Elle aimait tout des sciences, des lettres et des arts, mais rien en particulier. Trois semaines avant la rentrée scolaire, elle a choisi le programme Techniques de l’informatique, profil Infrastructure informatique, au Cégep de Lévis.

« Je savais que j’avais un esprit tant scientifique que créatif. Je cherchais un domaine qui me ferait réfléchir pour comprendre les notions enseignées et je voulais que mon futur travail soit vraiment concret. La description du programme que j’ai lue dans un dépliant m’a convaincue. »

Myriam Moar, diplômée en Techniques de l’informatique, profil Infrastructure informatique

Un monde à découvrir et à inventer

L’informatique est un domaine très récent, comparativement à l’architecture, par exemple. « Les premières découvertes en informatique datent de seulement quelques dizaines d’années. Nous pouvons dire que nous sommes en quelque sorte des pionniers, car tout reste encore à apprendre, mais surtout à inventer », raconte Myriam. En ce sens, elle croit qu’il faut être très humble de son savoir, car tout change très rapidement, au fil des recherches et des découvertes qui sont réalisées.

La curiosité est également un trait de caractère commun aux personnes qui évoluent dans le domaine de l’informatique. C’est pourquoi elle a poursuivi ses études à l’Université Laval en informatique et gestion grâce à une entente DEC-BAC. Une formation plus théorique qui venait compléter les connaissances très pratiques qu’elle avait acquises au cégep.

« L’informatique, c’est en quelque sorte réussir à relier un point A à un point B. Mais il y a une multitude de manières d’y parvenir et c’est très stimulant pour le côté créatif. »

L’humain et la technologie

Depuis sa collation des grades en 2018, Myriam est développeuse logiciel chez Elapse Technologies, une entreprise axée sur l’accompagnement et la formation en entreprise. « J’agis à titre de consultante et j’accompagne les clients dans l’intégration de certains concepts dans leur entreprise. J’aime beaucoup l’aspect formation de mon travail. » Tellement, qu’elle est également auxiliaire en enseignement à l’Université Laval. L’aspect humain qui entoure le domaine de la technologie passionne également Myriam.

« L’informatique, ce n’est pas seulement du codage. Nous avons beaucoup d’interaction avec des gens différents de soi, qui n’ont pas les mêmes connaissances que nous. Il faut faire preuve de beaucoup de compréhension et observer la relation que les gens ont avec l’informatique. Et je me retrouve beaucoup dans cet aspect de mon travail. »

Myriam a beaucoup lu sur la philosophie derrière l’informatique et sur l’importance de la contribution des individus qui forment une équipe. Elle offre d’ailleurs des conférences sur le sujet et est très active dans sa communauté.

Place aux femmes

Le parcours collégial de Myriam s’est déroulé harmonieusement et jamais elle n’a senti que son statut de femme la désavantageait. « Pendant mes années de cégep, j’ai remporté une bourse Chapeau, les filles! et quand je comparais ma situation avec celles d’étudiantes qui se dirigeaient dans d’autres domaines typiquement masculins, je me suis aperçue que plusieurs n’avaient pas la même chance que moi d’être acceptées et bien intégrées aussi facilement. »

Sa sensibilité aux problèmes que vivent souvent les femmes qui évoluent dans des milieux masculins l’a toutefois touchée et elle est la co-instigatrice de l’association FéminIT de l’Université Laval, un regroupement de femmes du milieu universitaire et des affaires de Québec qui souhaitent propager l’intérêt des technologies de l’informatique de manière plus inclusive.