30 janvier 2023

Le côté humain de la robotique

À 34 ans, Dany Chastenay-Dubé vient de décrocher une attestation d’études collégiales en Robotique industrielle

Fier, Dany l’est, et avec raison! L’automne dernier, il est monté sur scène à l’auditorium du Cégep de Lévis pour recevoir son diplôme et aussi une récompense. On lui a décerné le prix Excellence et détermination parmi tous les étudiants qui ont suivi un programme d’études à la Formation continue au cours de la dernière année. En plus d’avoir une attitude très positive durant son cheminement collégial, il a obtenu d’excellentes notes, les meilleures de sa cohorte.

« Le truc pour avoir de bons résultats, c’est d’aimer la matière », dit-il, sans aucune prétention.

Pour le moment, Dany se concentre sur la robotique, mais il s’intéresse à d’autres aspects de son travail et pourrait un jour se plonger dans l’univers des bases de données : « Le domaine est appelé à évoluer beaucoup parce que d’année en année, les technologies changent. Il faut s’adapter. Il faut suivre l’industrie. »

Prendre sa carrière en main

Dany, qui est natif de la région de Portneuf, est aujourd’hui électromécanicien. Il vit sur la Rive-Sud et travaille depuis plus de trois ans chez Meubles South Shore, une entreprise familiale située à Sainte-Croix-de-Lotbinière. À l’usine, ils sont huit dans sa catégorie d’emploi et chacun a sa spécialité. Lui s’occupe de robots et d’automatisation.

Lorsqu’il a entrepris ses cours du soir en robotique, c’était la deuxième fois qu’il retournait sur les bancs d’école. La première fois, à la fin de la vingtaine, c’était pour suivre le programme Mécanique industrielle et électromécanique (DEP) au Centre de formation professionnelle de Donnacona. Il s’y était aussi distingué. C’est après avoir obtenu son DEP qu’il a commencé à travailler à l’usine de meubles.

« Honnêtement, je n’ai pas accepté l’offre la plus payante, mais l’offre qui me tentait le plus. Dans le fond, c’est eux qui m’ont offert la job que je voulais », se souvient-il.

Augmenter ses compétences

Dany aimait beaucoup son emploi, mais à un certain moment, il s’est rendu compte qu’une partie des tâches qu’il trouvait vraiment intéressantes, comme l’amélioration de machines et la programmation, était réalisée par des sous-traitants. Il avait l’impression qu’on ne lui faisait pas assez confiance pour le faire participer à des projets d’envergure. Une bonne discussion avec son employeur lui a fait prendre la décision d’augmenter encore ses compétences en suivant une formation au Cégep de Lévis.

Il avait d’abord choisi le programme Automatisation et instrumentation industrielles, la suite logique de ce qu’il avait appris. Cette formation lui aurait certainement ouvert des portes, mais après avoir communiqué avec le cégep, il a plutôt décidé d’ajouter des cordes à son arc en optant pour la Robotique industrielle.

« C’était vraiment le meilleur complément que je pouvais avoir à ma formation. Je suis allé chercher des compétences que je n’avais pas. Pour vrai, ce n’est pas un papier que je suis allé chercher, c’est vraiment de la formation supplémentaire », précise-t-il.

Parcours atypique

Après ses études secondaires, Dany avait commencé un programme technique au collégial, mais il avait fini par décrocher. « Je n’étais pas prêt pour le cégep », admet-il. Ensuite, il a gagné sa vie en occupant différents emplois qui ne demandaient pas nécessairement de formation. Puis un jour, vers la fin de la vingtaine, il en a eu assez. Le cœur n’y était plus : « J’étais tanné de travailler pour travailler. »

Il s’est relevé les manches, bien décidé à changer le cours des choses. Il a rencontré un orienteur et sa démarche l’a mené à s’inscrire au double DEP en Mécanique industrielle et électromécanique. C’était une décision difficile, car il devait renoncer à un revenu pendant deux ans. Il a foncé et ne le regrette pas.

Son DEP lui a permis d’obtenir un emploi stimulant, mais son désir de progresser l’a mené au cégep. Cette fois, il n’a pas eu à renoncer à son salaire, car il suivait ses cours le soir. Son cheminement lui a permis de reprendre confiance. Il s’affirme davantage dans son milieu de travail parce qu’il connaît ses capacités.

« Pour être honnête, ça m’a confirmé un peu ce que je valais en tant que personne, en tant qu’employé. La confiance m’a permis de mieux prendre ma place, d’aller chercher la partie que je voulais faire au travail », conclut-il.

Dany et trois de ses collègues se sont rendus dans la région de Milan, en Italie, pour apprendre à travailler avec de nouvelles machines.