Électrophysiologie médicale : une formation adaptée à sa personnalité

Marie-Michèle Couture, diplômée du cégep, travaille à l’Hôtel-Dieu de Lévis comme technologue en électrophysiologie médicale

Chaque jour, elle rencontre de nombreux patients à l’hôpital. Elle leur fait passer différents examens : électrocardiogramme, épreuve d’effort, électrocardiographie ambulatoire (Holter), monitoring ambulatoire de pression artérielle, électroencéphalogramme, etc. Les résultats de ces examens permettent aux médecins spécialistes de poser leurs diagnostics.

Dans une journée, Marie-Michèle peut voir six ou sept patients en neurologie ou plus de 50 en cardiologie. Le temps qu’elle passe avec chacun d’eux dépend de la complexité de l’examen. Par exemple, il lui faut seulement quelques minutes pour faire un électrocardiogramme au repos, alors qu’une épreuve d’effort sur un tapis roulant lui prend beaucoup plus de temps. « Je trouve ça intéressant parce que j’ai tout de même le temps de parler au patient et j’ai quand même le temps d’interagir avec eux, de créer un lien et de faire un petit moment dans leur journée », dit-elle.

Après avoir réalisé les examens, elle ne peut pas donner les résultats aux gens. Seuls les médecins spécialistes sont habilités à le faire. « Mais on fait quand même partie du résultat. On fait une préanalyse des examens et on donne ça aux cardiologues et aux neurologues », précise-t-elle. Les technologues en électrophysiologie médicale travaillent donc étroitement avec les spécialistes, ce qui rend son travail très motivant et gratifiant. « Tu es fière quand le neurologue te demande de faire un examen et qu’il se fie à ce que tu vois pour conclure la démarche avec le patient », précise-t-elle.

Un programme pour se réaliser

Lorsque Marie-Michèle cherchait à définir son projet d’études collégiales, elle savait qu’elle voulait travailler en milieu hospitalier. Elle a commencé en Soins infirmiers avant de découvrir le programme Techniques d’électrophysiologie médicale, un domaine encore méconnu et dans lequel il y a actuellement une importante pénurie de main-d’œuvre. « En EPM [Électrophysiologie médicale], on est capable d’être dans le milieu hospitalier, de travailler avec les patients et les autres professionnels de la santé, mais c’est plus facile de garder une distance avec la clientèle », précise-t-elle, ajoutant qu’elle est une personne très empathique.

De la théorie et beaucoup de pratique

En électrophysiologie médicale, les étudiants développent une expertise poussée dans quelques domaines de la santé : cardiologie, neurologie, neuromusculaire, potentiel évoqué (voies sensorielles, auditives et visuelles), troubles du sommeil, etc. Ils mettent rapidement leurs connaissances en pratique durant les stages et en emploi. Pour sa part, Marie-Michèle a commencé à travailler à l’Hôtel-Dieu de Lévis dès sa première année d’études au cégep. Engagée comme technicienne classe B, elle effectuait des tâches sous la supervision d’un technologue en électrophysiologie médicale.

Au total, elle a réalisé cinq stages, la plupart au cours de sa dernière année de formation. Elle garde de bons souvenirs de son expérience à l’hôpital de Chicoutimi et de l’équipe dont elle faisait partie. « Chaque stage que j’y ai fait, j’ai été tentée de rester là-bas », mentionne-t-elle. Cependant, comme elle vient de Lévis, plus précisément de Pintendre, elle a choisi de rentrer au bercail.

À la fin de ses études, elle était bien préparée pour réussir son examen d’admission de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec.

 

Acquérir de nouvelles compétences au travail

Même si elle est en emploi, Marie-Michèle continue d’apprendre à l’hôpital, où elle suit des formations pour élargir ses compétences. Par exemple, elle pourrait se spécialiser en matière de stimulateur cardiaque (pacemaker). À plus long terme, elle compte suivre des cours en gestion des ressources humaines à l’université pour gravir des échelons et peut-être même, un jour, devenir assistante d’un service.

Les technologues en électrophysiologie médicale sont recherchés et il y a plusieurs options de carrière. Marie-Michèle connait des diplômés qui ont choisi de faire de la recherche, notamment à l’Institut de cardiologie et de pneumologie de Québec.

Au Québec, seulement trois établissements collégiaux offrent le programme Techniques d’électrophysiologie médicale : le Cégep de Lévis, le Collège Ahuntsic et le Collège Ellis (privé).